En ce début d’année 2024, la frégate multi-missions (FREMM) Bretagne a appareillé de Brest pour une mission dans le grand nord. Sa mission : renforcer, par sa présence, la posture dissuasive de l’OTAN en Europe du Nord et améliorer la connaissance de cette zone où les conditions de navigation, par grand froid et sous la nuit polaire presque complète, sont particulièrement exigeantes.

Après avoir appareillé de Brest le 4 janvier, la Bretagne a passé trois jours d’entraînement à proximité des côtes françaises, dédiés à la reprise en main du bâtiment et de son matériel. Des exercices de lutte contre les incendies, de mise en œuvre de l’hélicoptère Caïman Marine, de rappels au poste de combat et de tirs d’artillerie se sont enchaînés sous les conseils bienveillants de deux entraîneurs de la division « entraînement » de la Force d’action navale.

Après un dernier mouvement logistique au mouillage devant le fort de Bertheaume, à l’ouvert de la rade de Brest, la Bretagne a résolument mis le cap vers le Nord. Elle a ensuite embouqué le canal Saint Georges, aux eaux plus clémentes, qui sépare l’Irlande des autres îles britanniques. Puis elle a mouillé devant la ville de Stornoway sur les côtes d’Écosse, au milieu des hauts plateaux des Hébrides. 

Deux-cent nautiques plus au Nord, ce fut l’archipel des Féroé avec ses canaux étroits entre des îles sauvages tombant à pic dans la mer. Enfin, quelques degrés de latitude plus au Nord, la Bretagne a patrouillé en mer d’Islande, en poursuivant son entraînement sous les aurores boréales et en se préparant à faire face aux températures de -15°C à -20°C prévues pour les prochaines semaines. C’est enfin dans la ville septentrionale d’Akureyri, deuxième ville d’Islande, nichée au fond d’un fjord profond de plusieurs dizaines de kilomètres, que la Bretagne a enfin fait relâche de quelques jours avant de reprendre sa mission.