Enseigne de vaisseau de 1re classe David : chef de quart sur sous-marin nucléaire d’attaque

Publié le 17/09/2024

Auteur : La Rédaction

« Comment fait-on pour aller dans un sous-marin ? ». C’est la première question posée par l’enseigne de vaisseau David en poussant la porte du CIRFA il y a 18 ans. Un grand-père et un oncle dans l’armée de l’Air, des cousins dans l’armée de Terre, le milieu militaire ne lui est pas inconnu. Mais c’est son grand frère, entré cinq ans plus tôt dans la Marine qui le fait rêver.

En quête d’un métier hors du commun et technique, son choix se porte vers les forces sous-marines. Deux options s’offrent à lui : atomicien ou détecteur. « Je n’ai pas d’appétence pour la mécanique ou l’électricité, je me suis donc dirigé vers la spécialité de détecteur anti-sous-marin. » David intègre l’École de maistrance en 2006 après un baccalauréat sciences de l’ingénieur. Un an plus tard, ce passionné embarque sur le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Améthyste, équipage bleu. Dans un espace restreint – 1 mètre carré par personne –, il va évoluer pendant trois ans à différents postes : veilleur bande large, veilleur bande étroite et coordinateur détection. « Tous les bruits, et donc les bateaux, émettent un spectre électrique. Avec l’expérience, on va venir l’analyser pour déterminer de quel navire il peut s’agir. »

Après l’obtention du brevet supérieur en 2012, une affectation sur le Casabianca et un passage à la division entraînement, David tente, déterminé, le concours officier spécialisé de la Marine (OSM) : « J’arrivais à une période de ma carrière où j’avais le maximum d’annuités pour partir pourtant j’avais envie de rester dans l’Institution. Mais rester pour faire quoi ? Comme j’aime me challenger et voir où sont mes limites, j’avais en tête de devenir officier chef de quart. » Il rejoint ainsi les bancs de l’École navale en 2019 et découvre pour la première fois la « surface » sur la frégate La Fayette pendant un an. À peine a-t-il mis un pied à bord, qu’il part pour quatre mois de mission, sur un navire plus grand, avec plus de marins, et un fonctionnement différent. Une belle expérience et des moments de doute quant à la suite de son aventure. Entre surface et sous-marins son coeur balance, « quitte à faire une deuxième carrière j’aurais pu me tourner vers autre chose ». Mais le coeur a ses raisons et David souhaite retourner sous l’eau, pour découvrir les nouveaux SNA de type Suffren.

Au travail, comme derrière les fourneaux – sa seconde passion – exigence et rigueur sont de mise. Ces qualités lui permettent chaque année de revalider ses qualifications : « On doit avoir un haut degré de technicité et cette remise en question quotidienne me plaît ». Actuellement en formation pour assurer des fonctions d’officier de garde sur bâtiment nucléaire, l’enseigne de vaisseau David travaille d’arrache-pied. Il est l’aîné de sa formation et cela fait plus de 18 ans qu’il n’a pas fait de mathématiques. « Ma dernière équation différentielle date de la terminale. » Un challenge certes, mais ce n’est rien pour lui car il souhaite progresser dans l’Institution : « La Marine offre la possibilité de toujours s’améliorer, il faut saisir ces opportunités. »

Parcours 

2006 : entré dans la Marine par l’École de maistrance

2008 : première affectation sur le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Améthyste, équipage bleu

2012 : passage du brevet supérieur chef de central opération

2017 : expert lutte sous-marine à la division entraînement de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA)

2019 : réussite au concours OSM opérations lutte sous la mer et entrée à l’École navale

2021 : affecté sur le SNA Duguay-Trouin

2024 : cours à l’école de navigation sous- marine puis à l’école des systèmes de combat et armes navals pour devenir chef de service lutte sous la mer sur sous-marin 

 

Meilleur souvenir : « C’est mon affectation sur le Casabianca équipage rouge entre 2013 et 2017. Il y a eu quelque chose avec cet équipage qu’on rencontre très rarement. Nous étions en symbiose.Nous avons réussi à atteindre un niveau technique assez haut. Aujourd’hui encore, lorsque l’on se recroise, entre anciens du Casa, c’est un souvenir qui nous a marqués, du commandant aux plus jeunes. Nous avons fait de très belles missions, le niveau technique était là, la cohésion… Nous formions une vraie famille. »

Focus : Officier chef du quart

À la mer, le chef du quart assure la permanence du commandement. Depuis le central opération, il conduit le sous-marin pour répondre aux objectifs de la mission tout en restant dans les limites qui lui sont fixées. Il est responsable des chaînes fonctionnelles du bateau : sonars, détections, cap ainsi que la propulsion. Contrairement au navire de surface, un chef du quart sur sous-marin évolue à « l’aveugle ». Il se fie aux senseurs, aux sonars et doit être capable de construire, à partir de ce qu’il entend, la situation tactique autour de lui. La gestion du porteur est très fine en raison de la troisième dimension, manoeuvrer en immersion. En permanence, il doit se demander s’il est à la bonne immersion, à la bonne vitesse, au bon cap pour satisfaire l’objectif du commandement.