Bilan 2022 des opérations de destruction de munitions historiques en Méditerranée

publié le Lundi 09 janvier 2023

 Bilan 2022 des opérations de destruction de munitions historiques en Méditerranée

Bilan 2022 des opérations de destruction de munitions historiques en Méditerranée

© Marine nationale

2022 a encore été une année particulièrement chargée pour la guerre des mines en Méditerranée[1] avec le contre-minage de 474 engins (principalement des munitions historiques représentant un équivalent TNT de 1 328kg) par les moyens de la Marine nationale (groupe de plongeurs-démineurs de la Méditerranées – GPD Med - et chasseurs de mines tripartites) au cours de 55 interventions réalisées sous le contrôle du centre des opérations (Centops) de la Méditerranée.

Qu’il s’agisse d’opérations planifiées tout au long de l’année ou d’interventions sur alerte suite à une découverte d’un engin suspect, ces opérations répondent à plusieurs objectifs opérationnels :

- La sauvegarde de la vie humaine et des biens en prévenant tout accident dès que la présence de munitions représentant un danger a été identifiée (risques de manipulation volontaire ou involontaire par des plongeurs, pécheurs amateurs ou professionnels, …) ;

- La sécurisation des voies maritimes et chenaux d’accès aux principaux ports commerciaux et militaires de la façade méditerranéenne.

Dès que le mode opératoire retenu pour procéder à la destruction de ces munitions le permet, et si cela n’implique pas un risque supplémentaire pour les plongeurs-démineurs (par exemple dans le cas de munitions concrétionnées ou jugées instables), elles sont détruites selon un protocole permettant de limiter au maximum l’impact sur l’environnement. En coordination avec les autorités civiles locales, les moyens de la Marine nationale engagés procèdent au relevage et au déplacement de la munition vers le large (notamment lorsque celles-ci se trouvent au sein d’une aire marine protégée). Ensuite, des mesures d’effarouchement sont mises en place (dites « Pelagos », elles consistent à faire exploser des micro-charges autour du point de destruction à intervalles réguliers avant la mise à feu pour éloigner la faune présente dans la zone). Enfin, elles sont traitées « entre deux eaux », sous la surface pour limiter l’impact environnemental sur la flore et les fonds marins.

Répartis sur les trois façades maritimes métropolitaines, les groupes de plongeurs-démineurs opèrent sur le territoire national comme en opérations extérieures pour des missions de neutralisation d’engins explosifs, de guerre des mines et de sécurisation des approches maritimes. Ils garantissent la protection du territoire en maintenant des alertes permanentes pour intervenir sur tous types d’engins explosifs, conventionnels comme improvisés. Ils peuvent être associés aux missions de service public lors d’interventions de sauvetage, de protection de l’environnement ou de recherches sous-marines.

 

Les chasseurs de mines tripartites (CMT) ont pour mission de détecter, identifier et neutraliser les mines immergées afin de ga­rantir le libre accès des ports militaires et des principaux ports civils français. Ces unités spécialisées sont également déployées en précurseur des opéra­tions amphibies ou aéronavales. Leur discrétion ma­gnétique, leur maniabilité, et leur équipement dédié leur permettent d’intervenir dans des zones minées et à grande profondeur. Elles participent régulièrement à des missions relevant de l’action de l’État en mer dans lesquelles leur expertise est recherchée (recherche d’épaves, de débris, neutralisation d’engins explosifs historiques).

[1] En 2021, 277 munitions (soit env. 1600 kg équivalent TNT) traitées en 101 interventions par le GPD Med et les chasseurs de mines tripartites.

 Bilan 2022 des opérations de destruction de munitions historiques en Méditerranée
 Bilan 2022 des opérations de destruction de munitions historiques en Méditerranée

Source : Marine nationale