Le 10 mai 2022, la Frégate multi-missions (FREMM) Auvergne, actuellement déployée en Méditerranée orientale a conduit un entraînement au travers d'un exercice de tir fictif de missiles de croisière.

Baptisés TLAMEX par l’US Navy pour Tomahawk land attack missile exercice, ces exercices sont régulièrement conduits entre les frégates françaises équipées du Missile de croisière naval (MdCN) et les navires de l’US Navy équipés de TLAM (Tomahawk land attack missile). Ainsi, depuis l’automne 2021, une dizaine d’entraînements similaires ont été réalisés, dans une large de gamme de configurations tactiques, depuis l’exercice de préparation opérationnelle de haute intensité POLARIS 21 jusqu’à la mission CLEMENCEAU 22 du groupe aéronaval, en passant par des thèmes impliquant des unités en déploiement isolé, comme la FREMM Auvergne, le 10 mai 2022.

Au niveau tactique, ces entraînements permettent de progresser dans les modalités de réalisation d’une frappe coordonnée de missiles de croisière. Au niveau opératif, ces tirs fictifs favorisent l’entretien d’un haut niveau de coordination entre l’état-major du commandement de la zone maritime de la Méditerranée (CECMED) basé à Toulon, l’état-major opérationnel Marine et l’état-major de la 6e flotte américaine (C6F) basé à Naples.

Ces exercices permettent enfin d’entretenir un haut niveau d’interopérabilité avec l’US Navy dans le haut du spectre, dans l’esprit du plan stratégique d’interopérabilité – ou Strategic interoperability framework (SIF) – signé entre les deux marines alliées en décembre 2021.

Le 17 décembre 2021, le vice-amiral Christophe Lucas, autorité de coordination des relations internationales de la Marine, et le Vice Admiral Merz, son homologue américain, ont signé le Strategic interoperability framework (SIF) au nom des chefs d’état-major de la Marine et de l’US Navy. Ce plan, fruit d’un travail initié il y a deux ans, fixe des objectifs précis destinés à améliorer continuellement, pendant les 20 prochaines années, l'interopérabilité entre les deux marines et comporte notamment un effort ciblé sur le haut du spectre opérationnel : maîtrise des espaces océaniques et projection de puissance. Il facilite les contacts entre les états-majors et prévoit l’établissement du cadre autorisant l’échange d’informations et de données classifiées.

La Marine dispose de 6 FREMM spécialisées en lutte anti-sous-marine et dotées du missile de croisière naval (MdCN), d’une portée de 1 000 km. À ce jour, en Europe, seuls les Britanniques disposent également d’une telle capacité d’action (uniquement à partir de leurs sous-marins dotés de missiles de croisière américains Tomahawk). Le MdCN est embarqué sur les FREMM depuis début 2017 (première capacité opérationnelle MdCN le 24 février 2017). Premiers tirs opérationnels : avril 2018 (frappes menées en Syrie dans la nuit du 13 au 14 avril).