REPMUS et Dynamic Messenger : les drones aériens et sous-marins de la Marine à l’épreuve du terrain

publié le Mercredi 12 octobre 2022

 REPMUS et Dynamic Messenger : les drones aériens et sous-marins de la Marine à l’épreuve du terrain

REPMUS et Dynamic Messenger : les drones aériens et sous-marins de la Marine à l’épreuve du terrain

© Marine nationale

Tout au long du mois de septembre 2022, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Ducuing et un détachement de plongeurs démineurs ont participé à deux grandes manifestations de l’OTAN au Portugal. REPMUS[1], expérimentation technique annuelle de drones de l’OTAN, puis DYNAMIC MESSENGER, première édition d’un exercice d’envergure de l’OTAN centré sur l’utilisation de drones au profit d’une force navale, ont permis à la Marine de démontrer ses capacités dans ce domaine.

INNOVER SOUS LA MER POUR DÉVELOPPER LA GUERRE DES MINES DE DEMAIN

Côté drones sous-marins, la France était représentée du 5 au 30 septembre 2022 par un détachement de dix plongeurs démineurs et détecteurs anti-sous-marins du groupe de plongeurs démineurs (GPD) de l’Atlantique, de la flottille de lutte contre les mines et de l’école de guerre des mines mettant en œuvre le drone Alister 9.

Organisées à Sesimbra par la marine portugaise, ces activités regroupaient des militaires de dix nations, le groupe de guerre des mines permanent de l’OTAN en Atlantique (SNMCMG1), des industriels, des chercheurs, rassemblant environ 200 participants. Les nations participantes ont pu approfondir leur doctrine de guerre des mines par sonar latéral, développer leur interopérabilité notamment grâce au partage de données pendant REPMUS22. DYNAMIC MESSENGER a ensuite été l’occasion de mettre en application ces travaux dans un contexte opérationnel.

Sous le commandement d’un état-major OTAN, ils ont mis en œuvre des AUV (Autonomous Unmanned Vehicule) sur une zone de 8 km2 minée d’une trentaine de mines d’exercice pour l’occasion. L’équipe française a également profité du soutien des industriels sur place pour continuer de développer cette technologie et de nouveaux matériels. Ce fut l’occasion de tester un nouvel outil permettant le renvoi de positionnement en temps réel de plongeurs équipés du sonar portatif de plongeur d’armes (SPPA) vers le poste de commandement. L’innovation de terrain permise au sein de ces exercices constitue un véritable levier d’efficacité opérationnelle.

L’emploi de drones sous-marins autonomes en guerre des mines a commencé il y a une dizaine d’années. S’ils permettent d’ores et déjà de mieux répondre à l’évolution des menaces, leur emploi dans un contexte interallié et innovant répond à un besoin de développer une capacité centrale pour la marine de demain.

DEVELOPPER L’INTEROPÉRABILITÉ DES DRONES AERIENS MIS EN ŒUVRE DEPUIS LA MER

Le patrouilleur de haute mer Commandant Ducuing a, pour sa part, rejoint le sud du Portugal le 12 septembre. Le PHM met en œuvre le dernier système de drone aérien qualifié par la Marine, le SMDM : ce système composé de deux drones « Aliaca » apporte une capacité de reconnaissance et d’identification depuis les airs, dans un rayon de 50 km. Lancé à l’aide d’une catapulte et récupéré dans un filet, il peut être projeté à 25 nautiques du porteur et monter à une altitude de 4000 pieds durant ses trois heures de vol. Durant REPMUS, le Commandant Ducuing a pour l’occasion été intégré à la Task Force 446 rassemblant les Standing NATO Maritime Group n°1 (SNMG-1) et le SNMCMG-1. Entouré de quatorze bâtiments de l’OTAN et de nombreux drones sous-marins, de surface et aériens, le patrouilleur de haute-mer a mis en œuvre le SMDM dans de multiples mises en situations : établissement de la situation tactique sur la zone, lutte asymétrique, escorte d’unité précieuse, visite de bâtiment, débarquement amphibie…

L’expérience acquise avec ce système et son intégration au sein d’une force navale se révélera précieuse pour la suite du programme SMDM qui a vocation à embarquer sur d’autres types de bâtiments de la Marine nationale.

Du 26 au 29 septembre, le Ducuing a participé à l’exercice DYNAMIC MESSENGER au sein d’une force aéromaritime composée de 18 navires de combat. Des drones sous-marins, de surface et aériens ont patrouillé dans la baie de Setubal au sud du Portugal afin de repérer des mines et différents contacts d’intérêts mis en œuvre par la marine portugaise. L’équipe de visite du Commandant Ducuing s’est notamment distinguée lors de l’interception d’un bâtiment transportant des armes illégales. L’utilisation du SMDM a apporté une plus-value majeure dans la réussite de cette visite en surveillant la cible en amont et au cours de l’opération.

La Marine nationale a montré lors de cet exercice qu’elle avait bien pris le virage stratégique des drones. Le SMDM s’est ainsi hissé parmi les rares drones tactiques mis en œuvre depuis la mer aux côtés du Puma anglais et de l’Airfox espagnol.

[1] Robotic Experimentation and Prototyping augmented by Maritime Unmanned Systems

 REPMUS et Dynamic Messenger : les drones aériens et sous-marins de la Marine à l’épreuve du terrain
 REPMUS et Dynamic Messenger : les drones aériens et sous-marins de la Marine à l’épreuve du terrain

Source : Marine nationale