L’équipage B du patrouilleur polaire L’Astrolabe était en mer depuis le 18 février pour la cinquième et dernière rotation de la mission de soutien à la logistique Antarctique (MSLA), qui s’est achevée il y a quelques jours.

La MSLA est une entreprise vitale dans l’activité de l’Institut polaire français dans sa mission de ravitaillement des stations scientifiques en Antarctique. Chaque année, L’Astrolabe affronte les eaux glacées et des conditions météorologiques extrêmes pour approvisionner les fournitures essentielles aux scientifiques et aux personnels de l’Institut polaire français et des Terres australes et antarctiques françaises qui travaillent dans l'une des régions les plus reculées et hostiles de la planète.

Cette rotation a été un véritable défi avec des conditions météorologiques particulièrement rudes, marquées par la difficulté croissante d'accoster à la station polaire Dumont d'Urville. Les vents cinglants supérieurs à 50 nœuds et les températures glaciales (ressenti jusqu’à -28°C) ont mis à rude épreuve tant l'équipage que les techniciens estivaux chargés des opérations logistiques essentielles pour le fonctionnement des stations de recherche en Antarctique. En effet, les vents catabatiques, déjà redoutables, gagnent en intensité en fin de période estivale, compliquant davantage les opérations d'amarrage du navire. Ces derniers, caractéristiques de l'Antarctique, sont réputés pour leur puissance et leur imprévisibilité constituant un défi supplémentaire et nécessitant une expertise et une prudence accrues de la part des marins chargés de manœuvrer L'Astrolabe.

Malgré ces conditions extrêmes, l’intégralité des opérations logistiques planifiées a pu être conduite. De plus, l'ambiance au sein de l'équipage est restée remarquablement positive et pleine de solidarité. Les membres de l'équipage ont fait preuve d'une résilience admirable, travaillant main dans la main pour surmonter les obstacles et assurer le succès de la mission. Cette expérience a mis en lumière l'importance cruciale de l'adaptabilité et de la préparation dans des environnements aussi hostiles que l'Antarctique. Elle a également souligné la nécessité de surveiller de près les changements météorologiques, grâce notamment à un accès internet facilité.

Le dernier départ du continent blanc fut marqué par la séparation des hivernants et des campagnards d’été austral, ainsi que l’équipage. Ces « au revoir », chargés d’émotion et d'anticipation pour les retrouvailles futures, soulignent la force des liens qui se tissent au sein de la communauté polaire, dont L’Astrolabe fait partie intégrante.

Le trajet retour vers Hobart a débuté par une belle traversée du pack au crépuscule. Naviguer à travers les étendues gelées de l'Antarctique a été une expérience inoubliable pour l'équipage, comme pour les passagers de L'Astrolabe.

Quelques chiffres clé sur la mission effectuée :

• délivrance de 302 tonnes de fret et récupération de 494 tonnes à la station Dumont d’Urville
• délivrance de 874 m3 de gazole résistant aux températures très basses (SAB : Special antarctic blend)

Le patrouilleur polaire L’Astrolabe est un brise-glace (catégorie IB5), fruit d’un partenariat Marine nationale – Institut polaire français – Terres australes et antarctiques françaises. Construit en 2017, le navire de 4000 tonnes, s’appuie sur deux équipages d’une vingtaine de marins qui le mettent en œuvre alternativement pour réaliser des missions de soutien à la logistique en Antarctique et des missions de souveraineté dans la zone maritime du sud de l’océan Indien, particulièrement dans les Terres australes et antarctiques françaises.