Le patrouilleur de haute-mer (PHM) Commandant Birot est rentré à son port-base le 6 août après plus de 3 mois de mission dans le golfe de Guinée.

Dans le cadre de l’opération CORYMBE, débutée le 9 mai, l’équipage a pris part à de nombreuses activités de coopération et d’instruction opérationnelles avec les marines partenaires riveraines de la région.

Le Commandant Birot a débuté son mandat avec des exercices de défense aérienne avec le Falcon 50 projeté à Dakar et les forces spéciales mer sénégalaises, démontrant leur excellent niveau de coopération. Les marins français se sont également exercés avec le patrouilleur ivoirien Contre-Amiral Fadika : évolutions tactiques, mise en œuvre de systèmes de transmission, manœuvres à la mer, déploiement d’une équipe de visite.

Le Commandant Birot a participé à la 6e édition de l’exercice de sécurité maritime MEGALOPS-AFRICAN NEMO 23.03, organisée en partenariat avec les Éléments français au Gabon (EFG) et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). L’objectif de cet exercice était d’entraîner l’ensemble des acteurs de l’architecture de Yaoundé à la lutte contre l’insécurité maritime, contre la piraterie et la pollution maritime, et contre les trafics illicites. Les différents acteurs ont coordonné et mutualisé leurs moyens maritimes pour mener à bien des exercices au sein de scénarios complexes proches de la réalité des opérations.

Cette coopération entre les marines partenaires s’est aussi consolidée lors des escales de représentation et d’échanges avec les autorités locales civiles et militaires à Pointe-Noire, Port-Gentil et Luanda. Le patrouilleur toulonnais a pu embarquer à son bord des officiers ivoirien et gabonais, pour des exercices de quart en passerelle et d’échanges de savoir-faire et d’expertises. Enfin, 18 élèves de l’Ecole nationale à vocation régionale de Tica en Guinée Equatoriale ont été intégrés à l’équipage pour 3 jours d’entraînements.

En parallèle de ces activités conjointes, le Commandant Birot a mené de nombreuses actions visant à diminuer l’insécurité et sécuriser les voies maritimes dans la région du golfe de Guinée, autre composante de l’opération CORYMBE.

Ainsi, au travers de patrouilles de surveillance des pêches et lutte contre les pollutions (SAGNE), avec l’appui du Falcon 50, ce déploiement a été l’occasion pour le PHM de reporter à plusieurs reprises des navires de pêche suspects auprès de patrouilleurs ivoirien et congolais, et auprès des autorités compétentes dans les Zones Economiques Exclusives (ZEE) du Nigéria, de Sao-Tomé et Principe et de la Guinée Equatoriale. Les activités de pêche illégale, non déclarée et non réglementée (pêche INN) et les actes de piraterie y sont effectivement fréquents.

Le Commandant Birot a ainsi pu relocaliser un chalutier piraté battant pavillon chinois dans le Golfe de Guinée, après avoir été contacté par le Maritime Rescue Coordination Center (MRCC) de Monrovia (Liberia). Après une nuit de surveillance, les renseignements et photographies fournis par le PHM ont permis aux garde-côtes libériens de prendre en charge le bâtiment piraté. L’opération s’est achevée au bout de 24 heures, par la libération de tous les otages, sains et saufs.

Enfin, avant de passer le détroit de Gibraltar et rentrer à son port-base, l’équipe de visite du PHM a été déployée pour contrôler une pirogue suspectée de transporter des produits stupéfiants. Finalement, aucune infraction n’a été constatée, mais cela démontre une fois de plus la capacité des bâtiments projetés en mission Corymbe à contribuer au renforcement de la sécurité sur cette zone.

Depuis 1990, un à deux bâtiments français appuyés par un avion de patrouille maritime sont déployés dans le golfe de Guinée de façon quasi permanente dans le cadre de l'opération CORYMBE. En renforçant les capacités des marines riveraines, la France participe au développement de l'architecture de sécurité issue du processus de Yaoundé. L'opération CORYMBE complète le dispositif français en Afrique de l’Ouest en participant au volet maritime des coopérations opérationnelles. Par ailleurs, ce déploiement cadre avec le concept de présence maritime coordonnée porté par l’Union européenne.