Un nouveau et dernier commandant pour le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Rubis

publié le Lundi 04 juillet 2022

 Un nouveau et dernier commandant pour le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Rubis

Un nouveau et dernier commandant pour le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Rubis

© Marine nationale

Le vice-amiral d’escadre Jean Philippe Chaineau, commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique a fait reconnaître le 29 juin 2022 le capitaine de corvette Laurent Falhun comme nouveau et dernier commandant du SNA Rubis jusqu’à son désarmement fin 2022. Il succède au capitaine de frégate Nicolas Maigné dont il était le commandant en second.

Cette cérémonie a revêtu une solennité particulière, le Rubis est le second SNA de la classe Rubis à être retiré du service actif en fin d’année 2022, après le Saphir en 2019. Les SNA de type Rubis seront progressivement remplacés par les types Suffren que l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA) a déjà commencé à accueillir en son sein.

A cette occasion, le vice-amiral d’escadre Hubert Foillard, premier commandant du SNA Rubis lors de son admission au service actif en 1983, a prononcé une évocation historique émouvante du premier SNA de la classe Rubis.

« Pour vous raconter la genèse de ce sous-marin, il va falloir remonter assez loin dans le temps. La volonté de doter la France d’un sous-marin à propulsion nucléaire ne date pas d’hier, puisque c’est en avril 1954 que le projet du Q244 voit le jour […] La commission supérieure d’armement se réunit le 22 février 1983 et prononça l’admission au service actif du Rubis le 23 février 1983. Lorsque je passe le commandement au capitaine de frégate Caron le 28 février1983, le Rubis a déjà parcouru 43700 nautiques en 201 jours de mer. Nous avons aujourd’hui sous les yeux le premier SNA qui affiche 41 ans de bons et loyaux services et dont mon petit doigt me dit qu’il n’en a pas encore terminé puisqu’il repart aujourd’hui avec un nouveau commandant à qui je souhaite bonne mer et bonne chasse ! »

Le capitaine de corvette Laurent Falhun est né à Toulon le 19 août 1986. Il s’engage dans la Marine nationale en 2006 en intégrant l’Ecole Navale après un cursus classique de classes préparatoires scientifiques. Après trois années de formation initiale, il suit les cours de l'école d'application des officiers de marine à bord du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc lors de la campagne 2009/2010. Il choisit la spécialité « lutte sous la mer ». Il est ensuite affecté, de 2010 à 2011, à bord du patrouilleur La Rieuse, basé à La Réunion, avec lequel il participe à plusieurs opérations de lutte contre l’immigration clandestine, de lutte contre la piraterie et de police des pêches dans la zone sud de l’océan Indien.

A l’été 2011, il rejoint les forces sous-marines et sert successivement en tant que chef de service sur les sous-marins nucléaires d’attaque Perle et Emeraude à bord desquels il effectue plusieurs patrouilles en Atlantique et en Méditerranée. Il intègre l’école des systèmes de combat et armes navales dont il sort breveté en 2014 dans la spécialité « lutte sous la mer ».

Affecté sur le sous-marin nucléaire d’attaque Saphir de 2015 à 2016, il occupe durant deux ans les postes de chef de service « armes » puis « lutte sous la mer ». Il participe à bord de cette unité à la mission ARROMANCHES 2, en escorte du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de l’opération CHAMMAL.

Il exerce, en 2016/2017, les fonctions de commandant adjoint opérations des sous-marins nucléaires d’attaque Saphir puis Perle. Déployé sur le théâtre Atlantique Nord, il participe à des missions de sûreté anti sous-marine au profit de la dissuasion nucléaire. Admis à l’Ecole des Applications Militaires de l’Energie Atomique en 2018, il obtient son brevet d’atomicien avant de réussir le cours de commandement de sous-marin en 2021.

Le capitaine de corvette Laurent Falhun exerce le commandement du sous-marin nucléaire d’attaque Rubis, équipage rouge, depuis le 29 juin 2022.

Il est marié et père de quatre enfants.

Historique du Rubis

Mis en chantier le 4 mars 1976 à Cherbourg, le premier sous-marin nucléaire d’attaque français est lancé en juillet 1979 à Cherbourg sous le nom de Provence. Rebaptisé Rubis en 1980 en hommage à l’illustre sous-marin homonyme mouilleur de mines des FNFL, fait compagnon de la libération. Premier de la classe, il inaugure la série des « pierres précieuses », celle des sous-marins nucléaires les plus compacts au monde.

Le réacteur du Rubis a divergé pour la première fois en mai 1981, ce qui a permis d’entreprendre les essais à la mer dès juillet 1981. La mise au point particulièrement détaillée a nécessité plus de 1000 heures d’essais en plongée. Arrivé à Toulon le 17 janvier 1983, il est admis au service actif le 23 février 1983. Le 18 mai 1991 Nuits-Saint-Georges (en Côtes d’Or) devient ville marraine du Rubis.

Sa première grande mission opérationnelle est la participation à la guerre du Golfe en janvier 1991. De septembre 1992 à juillet 1993, il subit un grand carénage de manière à augmenter ses qualités hydrodynamiques et ses capacités de détection : c’est la refonte AMETHYSTE.

En 2002, le Rubis effectue une mission de protection de la Task Force 473 en océan Indien lors de l’opération Héraclès de lutte contre les réseaux terroristes au large de l’Afghanistan.

Durant l’opération Harmattan en 2011 au large de la Libye, le Rubis fait partie des trois SNA qui se sont relayés en mission de renseignement pendant le conflit.

Source : Marine nationale