Cinq mers, quatre continents, deux frères, un engagement : portraits-croisés sur la mission Jeanne d’Arc 2022

publié le Lundi 11 avril 2022

Cinq mers, quatre continents, deux frères, un engagement : portraits-croisés sur la mission Jeanne d’Arc 2020

Cinq mers, quatre continents, deux frères, un engagement : portraits-croisés sur la mission Jeanne d’Arc 2020

© Marine nationale

Déploiement opérationnel de longue durée d’un groupe amphibie, la mission Jeanne d’Arc est également une mission de formation pour les officiers-élèves, futurs cadres dans la Marine nationale.

L’édition 2022 de la mission Jeanne d’Arc emmène les équipages du Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral et de la frégate de type La Fayette Courbet (FLF) aux confins de quatre continents et cinq mers de la Méditerranée jusqu’à l’arc antillais en passant par les océans Indien et Atlantique.

Au cœur de cette aventure, deux frères aux parcours différents se sont retrouvés à bord du PHA Mistral : instructeur et officier-élève de l’Ecole d’application des officiers de Marine, rencontre avec le lieutenant de vaisseau François-Xavier et l’enseigne de vaisseau Luc-Henri.

Quel est votre parcours dans la Marine ? Comment êtes-vous devenus officiers ?

François-Xavier : J’ai emprunté la « voie classique » pour devenir officier. Après ma formation à l’Ecole navale, j’ai réalisé la mission Jeanne d’Arc en 2013 où je me suis spécialisé dans la filière énergie. A la suite de ma formation, j’ai été affecté en outre-mer avant d’être responsables des installations aviation à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle. En 2018, j’ai eu l’opportunité d’effectuer une deuxième mission Jeanne d’Arc à bord du PHA Dixmude. C’est durant cette mission qu’est née l’envie de devenir instructeur. Après une école de spécialisation dans le civil et une affectation sur un Patrouille de haute-mer (PHM), je suis arrivé sur la mission Jeanne d’Arc 2022 pour intégrer le Groupe école d’application des officiers de marine (GEAOM) en tant qu’instructeur.

Luc-Henri : Par rapport à mon frère, j’ai choisi de prendre une autre voie pour devenir officier. Formé à l’Ecole de Maistrance, j’ai toujours eu pour projet de devenir atomicien sur un Sous-marin nucléaire d’attaque (SNA). Connaissant les possibilités de devenir officier par des voies alternatives autre que celle de l’Ecole navale, je suis passé par une première formation technique délivrée par l’Ecole de Maistrance avant de passer le concours d’officier de marine sous contrat (OMSC). Officier-élève, j’effectue la mission Jeanne d’Arc après six mois de cours passés à l’Ecole navale.

Comment expliquez-vous cet engagement commun ? Avez-vous eu des réactions particulières autour de vous ? 

F-X : Si l’engagement en tant que marin n’est pas historique dans la famille, notre père nous a néanmoins montré la voie. Lui-même marin, il nous a transmis le goût pour l’institution.

L-H : Pour ce qui est de l’engagement, il s’explique sans doute aussi par notre lien à Toulon, ville phare de la Marine nationale et le souffle de l’aventure qui s’y installe. Alors forcément, lorsque l’on apprend que l’on va se retrouver, nous n’avons pas été avare de réactions, à commencer par nos proches. Nous étions ravis de l’apprendre, c’est tout de même exceptionnel de passer une mission sur le même bâtiment avec François-Xavier en tant qu’instructeur et moi en tant qu’officier-élève. Durant les cinq mois, je le verrai comme un supérieur et l’appellerai par son grade comme mes camarades de promotion.

Vous vous étiez déjà croisés durant vos précédentes affectations ?

F-X : Pas directement. Lui étant dans la « sous-marinade » et moi en tant que « surfacier », nous n’avions pas forcément eu l’occasion de nous croiser. En revanche, nous avons de nombreuses connaissances en communs et avons eu, par leur biais, des échos de l’un et de l’autre.

L-H : Effectivement, nos spécialités nous éloignent. Par ailleurs, il est assez rare que des frères soient affectés dans une même unité. C’est vraiment le fruit du hasard qui nous a fait nous retrouver le temps d’une mission.

Auriez-vous une anecdote autour de cette mission commune ?

F-X : Peu avant l’appareillage, un maître-principal que j’avais connu en outre-mer a cru me reconnaître en la personne de mon frère, quelques mauvaises diffusions de la passerelle à l’appareillage … une petite foule de détails cocasses !

L-H : On me demande souvent si ce n’est pas bizarre d’avoir son frère comme instructeur. Je réponds non, il n’y a pas de différence entre l’instructeur et le grand frère qu’il est. En tant qu’aîné de la famille, il a toujours été le chef de ses cadets !

Source : Marine nationale