Devenir chef de patrouille en flottille de chasse : un parcours de qualifications

publié le Vendredi 17 février 2023

Devenir chef de patrouille en flottille de chasse : un parcours de qualifications

Devenir chef de patrouille en flottille de chasse : un parcours de qualifications

© Marine nationale

Le 12 février 2023, à bord du porte-avions Charles de Gaulle en mission ANTARES, 3 pilotes issus des Flottilles de chasse 11F et 12F ont brillamment réussi leur UVT4 (unité de valeur tactique numéro 4), phase théorique de l’examen pour devenir chef de patrouille. Cette ultime qualification, souvent vue comme le bâton de maréchal d’un pilote de chasse, marque l’aboutissement de plusieurs années d’un parcours très exigeant, jalonné de vols d’entraînement et d’examens.

Retour sur le parcours des pilotes en flottille de chasse et leurs différentes qualifications.

Les pilotes qui rejoignent les flottilles de chasse au sein de la Marine nationale sont issus de la filière « EOPAN » (Elève Officier Pilote de l’Aéronautique Navale) ou sont diplômés de l’Ecole navale. A la suite de leur formation, les pilotes macaronés aux Etats-Unis rejoignent la flottille CNR (Centre de Navalisation Rafale) à Landivisiau ou, pour une plus rare partie d’entre eux, l’ETR (l’Escadron de Transformation Rafale) de l’armée de l’Air et de l’Espace à Saint-Dizier. Au cours de cette première qualification, les pilotes sont formés essentiellement aux aspects techniques et aux bases du pilotage sur Rafale.

Au bout d’un peu moins d’un an, les jeunes pilotes passent Equipier à l’Entraînement (EE) et sont affectés en flottille. En tant qu’EE, ils peuvent embarquer à bord du Charles de Gaulle et effectuer tous types de vols d’entraînement. Au cours de ce syllabus de formation, les pilotes suivent une instruction plus tactique et réalisent en tant qu’équipier les principales missions sur Rafale : des missions de Combat Air Patrol « CAP » (défense d’un point dans une zone définie face à d’éventuelles menaces aériennes), des missions de combat aérien rapproché (« dogfight »), des missions de Sweep (protection d’un raid offensif), des missions d’attaques au sol effectuées sous menace aérienne (Strike, Swing, Self Escort Strike) ou encore ce que des vols de Sea Surveillance and Control, « SSC », ayant pour objectif de repositionner des bateaux présents autour de la force. Enfin, ils sont entraînés à la frappe contre des bâtiments de surface. Cette mission est propre aux aéronefs du GAé.

Les pilotes doivent réaliser plusieurs dizaines de vols en tant qu’EE avant de passer Equipier Opérationnel (EO). Les équipiers peuvent alors évoluer au sein d’une patrouille lors de vols opérationnels. Les anglo-saxons utilisent le terme « combat ready » ! Les EO suivent ensuite un entraînement d’environ 6 mois pour devenir sous-chef de patrouille (SCP) et leader d’une patrouille de deux avions.

La dernière étape qui permet au pilote de se confirmer en tant que pilote de chasse est la qualification de chef de patrouille. Le chef de patrouille peut conduire jusqu’à 6 appareils dans tout l’éventail de missions offerts par les capacités du Rafale Marine. Son entraînement dure en moyenne 6 mois au cours duquel il est évalué sur une grosse vingtaine de vols. Cette phase d’entraînement est sanctionnée par plusieurs examens en vol et théorique dont l’UVT4. Cette formation exigeante et éprouvante est la garantie de l’excellence aéronautique et tactique des pilotes de chasse de la Marine nationale, reconnue par nos camarades de l’AAE et nos Alliés.

Source : Marine nationale