Recueillir du plancton à des fins scientifiques depuis un bâtiment de la Marine : le Rhône contribue à la Mission Bougainville

publié le Jeudi 09 mars 2023

 Recueillir du plancton à des fins scientifiques depuis un bâtiment de la Marine : le Rhône contribue à la Mission Bougainville

Recueillir du plancton à des fins scientifiques depuis un bâtiment de la Marine : le Rhône contribue à la Mission Bougainville

© Marine nationale

Du 20 au 23 février 2023, le bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain (BSAM) Rhône a accueilli durant quatre jours des scientifiques du projet Plankton Planet et de l’Institut de l’Océan de Sorbonne Université. Objectif de cet embarquement : affiner le protocole de prélèvement du plancton qui sera déployé sur certains bâtiments de la Marine d’ici l’automne 2023, dans le cadre de la « Mission Bougainville ».

Fruit d’un partenariat entre Sorbonne Université et la Marine nationale, la Mission Bougainville a pour vocation une mesure planétaire du microbiome océanique. En effet, la présence des bâtiments de la Marine sur toutes les mers et océans du globe offre une opportunité unique de récolter à grande échelle, de manière relativement peu onéreuse grâce à l’utilisation des capteurs dits « frugaux » de Plankton Planet, des informations empiriques sur le plancton et, plus largement, sur le microbiome océanique. Le plancton est l’ensemble des organismes vivants qui dérivent au gré des courants, ce qui représente de très nombreux types d’organismes, produisant 50 % de l’oxygène sur Terre et constituant la base de la chaîne alimentaire marine. La Mission Bougainville a été présentée à Brest à bord de la Garonne lors du One Ocean Summit en février 2022.

A l’issue d’une expérimentation réussie fin 2021 au large de la Bretagne à bord du BSAM Rhône, les partenaires travaillent maintenant au déploiement de cette initiative sur certains bâtiments de la Marine. A bord, les échanges entre les scientifiques et les marins ont permis de définir des protocoles de prélèvement du plancton adaptés aux bâtiments de la Marine et à leurs contraintes techniques et opérationnelles. Par ailleurs, impliquer les marins dans les protocoles permet d’approfondir leur connaissance de l’environnement dans lequel ils évoluent.

Déployé dans un premier temps à bord des bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) basés en Nouvelle-Calédonie et à La Réunion, ce projet sera piloté par de jeunes volontaires officiers aspirants (VOA) « biodiversité » en année de césure de master à la Sorbonne. Cela permettra de créer une banque de données planétaires grâce aux informations localement collectées par les bâtiments de la Marine nationale.

L’analyse du plancton permettra notamment de mieux comprendre l’évolution de la ressource halieutique ainsi que le rôle de ces micro-organismes dans la régulation du climat. Alors que la pêche illégale et le dérèglement climatique sont, et seront encore davantage à l’avenir, générateurs de tensions géopolitiques, il est important pour la Marine de se placer le plus en amont possible de ces crises potentielles, en soutenant l’action des scientifiques.

Source : Marine nationale