Une RANO plein gaz

publié le Vendredi 03 mars 2023

 Une RANO plein gaz

Une RANO plein gaz

© Marine nationale

Du 30 janvier au 10 février, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral a vécu, sous la conduite de la division entraînement de la Force d’action navale, un stage de remise à niveau opérationnel (RANO) au format particulier.

Consacrée aux fondamentaux, la première semaine a mis rapidement le bâtiment à l’épreuve, jusqu’à son point d’orgue. Au poste de combat, une bombe de 250 kg touche le Mistral. L’impact est majeur, plusieurs tranches et plusieurs ponts sont touchés ou inaccessibles. Plus de quarante marins sont mis hors de combat. Il faut se réorganiser, reconquérir le bâtiment, gérer la stabilité et les fumées, rétablir les communications et, à défaut de propulsion, passer une remorque avec le BSAM Seine. Cette journée où rien n’est écrit laisse permet de mêler mise en œuvre des réflexes des marins et initiative individuelle, au service de la mission et de l’équipage.

Il s’agit ensuite de réaliser une courte escale technique à Toulon, pour embarquer la flottille amphibie, un groupe tactique de la 13ème Division blindée de la légion étrangère (DBLE), des fusiliers marins du bataillon de fusiliers marins (BFM) Détroyat et cinq hélicoptères de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) et de l’EH 01/044 Solenzara. Le Mistral dispose de ses pleines capacités opérationnelles pour cette deuxième semaine de RANO. L’hypothèse d’une évacuation de ressortissants au sud de la Corse se confirme. Chacun s’y prépare. Un état-major tactique ad hoc se constitue à bord pour planifier l’opération. Elle prendra le nom de Mintaka, une des étoiles de la constellation d’Orion.

De nuit, par un raid en engin de débarquement amphibie rapide (EDAR), les fusiliers marins se positionnent sur les côtes sud de la Corse à des fins d’observation. La brigade de protection se déploie dans un autre secteur côtier. Quant au groupement tactique embarqué, une manœuvre amphibie couplée à une opération héliportée lui permet de boucler les abords du camp de Frasselli, tenu par les milices adverses, jouées par l’armée de Terre. L’assaut est donné, l’adversaire est neutralisé. Le dispositif se replie à bord du Mistral.

Ce sont désormais 300 ressortissants qui convergent vers la base navale d’Aspretto. Sécurisé dans la nuit par les fusiliers marins après une infiltration nautique, le site permet le déploiement d’une section de la 13ème DBLE, de la brigade de protection et des équipes du Mistral en charge du recueil des ressortissants. Dans la darse, les engins de la flottille amphibie permettent leur mise en sécurité à bord du Mistral. Les hélicoptères évacuent vers l’hôpital du Mistral les urgences médicales les plus sérieuses. A bord, l’équipage a aménagé les hangars pour accueillir ce nombre important de ressortissants dans les meilleures conditions.

Conduit autour d’un scénario marqué de l’empreinte Polaris de la haute intensité, ce stage RANO a permis à la division entraînement de la Force d’action navale d’éprouver les capacités d’accueil, de projection de forces, de planification chaude et de commandement d’un PHA doté de ses pleines capacités opérationnelles. Il est l’aboutissement d’une préparation minutieuse menée avec le soutien du COMAR Corse. Quant aux détachements embarqués, ils ont montré une belle implication tout au long d’un scenario qui leur a offert, en retour, des opportunités d'entrainement inédites.

 Une RANO plein gaz

 

 

 

 

 

 

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Source : Marine nationale