Portrait : Le major Arnaud quitte le bord après 40 ans de service

publié le Jeudi 07 juillet 2022

Portrait : Le major Arnaud quitte le bord après 40 ans de service

Portrait : Le major Arnaud quitte le bord après 40 ans de service

© Marine nationale

Après 40 ans de loyaux services, le major Arnaud a fait ses adieux à la Marine lors d’une dernière cérémonie à bord du porte-hélicoptère amphibie (PHA) Dixmude le 6 juillet 2022, où il aura été affecté pendant six années consécutives. Depuis son incorporation en 1982 dans la Marine nationale,il aura participé à de nombreuses opérations et navigué sur « presque » toutes les mers et océans.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours dans la Marine ? 

« Je suis originaire de Metz, rien ne me prédestinait à devenir Marin. Je viens d’une famille d'agriculteurs. Pourtant, devenir marin était un rêve d’adolescent. Je me suis engagé en 1982 après un bac électronique en Belgique. J’ai commencé comme détecteur anti-sous-marins sur la frégate George Leygues. J’ai été en campagne entre 1985 et 1986 en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. Cette affectation m’a réconcilié avec le voyage. Puis j’ai été incorporé sur le porte-avions (PA) Foch en 1990, pendant le conflit Ex-Yougoslavie. En 2002, j’ai participé à l’opération Héraclès au sein de l’état-major embarqué sur le porte-avions Charles de Gaulle. En 2011, j’ai participé à l’opération Harmattan, au large de la Libye et dernièrement, en 2022, à l’opération Résilience aux Antilles. J’ai eu un parcours opérationnel complet. » 

Le major Arnaud quitte le bord après 40 ans de service

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos missions ? 

« Je suis actuellement chef du bureau opérations du PHA Dixmude où j’ai pour mission de gérer une information opérationnelle et de la diffuser à la bonne personne dans un temps imparti. J’assiste donc le commandant adjoint opérations. Cette fonction transverse m’a permis d’augmenter mes échanges avec d’autres corps de métiers, à bord ou avec d’autres bâtiments ou entités. Cela fait déjà six ans que je suis sur le Dixmude. A 59 ans, je suis au-delà de la limite d’âge mais j’ai accepté de prolonger mon contrat car on avait encore besoin de moi. » 

Durant toutes ces années sur les bâtiments de la Marine, quel a été votre plus beau souvenir ? 

« L’opération Harmattan a été l’un de mes souvenirs les plus mémorables. Sous les feux au large de la Libye, le rôle du Chevalier Paul était de faire diversion et de protéger le porte-hélicoptères amphibie déployé dans la zone et ses hélicoptères. Bénéficiant d’une artillerie lourde, nous concentrons nos efforts sur les frappes aéroportées de nuit avec pour seul but de dissimuler les trajets des hélicoptères. Pendant plusieurs mois, nous avons tenu bon, avec confiance que nous avons apporté à notre commandant. »

Quels ont été les changements les plus importants que vous avez pu constater dans la Marine ? 

« La modernisation de manière générale : nous avons une belle Marine particulièrement moderne avec des bâtiments de dernière génération. J’ai vu cette marine évoluer au fur et à mesure des années. Les moyens de communication ne sont plus les mêmes. Cette évolution favorise la communication avec les familles quand les marins sont en mer. Les politiques de relève d’équipage et de double équipage sont également synonyme de confort. » 

Avez-vous un conseil à donner aux jeunes qui souhaiteraient s’engager ? 

« Après chaque contrat, j’avais la possibilité de quitter la Marine, mais je ne l’ai jamais fait et je ne regrette rien. C’est une belle école de la vie, on y apprend un super boulot. La Marine permet d’apprendre, de se former et de s’élever quelle que soit notre spécialité. Je dirais aux jeunes qui ont envie de servir, d’agir et d’évoluer : de foncer ! Même si c’est pour une première expérience. Ils apprendront la vie en équipage. » 

 

Source : Marine nationale