L’Auvergne sous de multiples menaces en exercice TAMOURE

publié le Mercredi 09 novembre 2022

 L’Auvergne sous de multiples menaces en exercice TAMOURE

L’Auvergne sous de multiples menaces en exercice TAMOURE

© Marine nationale

Du 25 au 27 octobre 2022, en Méditerranée, la frégate multimission (FREMM) Auvergne était en entrainement avancé TAMOURE. Organisé par la division entraînement de la Force d’action navale, TAMOURE vise à éprouver les capacités du bâtiment et la résilience de l’équipage en le confrontant à de nombreuses menaces, d’intensité variable, dans le cadre d’un scénario le plus réaliste possible, permettant d’aller « au bout du geste » jusqu’à l’engagement réel.

« Embarcation suspecte en rapprochement dans le tribord 40 »

En escale dans un pays fictif en proie à des milices armées, l’Auvergne a commencé à quai cet entraînement, déployant son équipe de visite pour réceptionner des VIP et les escorter jusqu’au bateau. Progressivement, la menace autour de la FREMM s’intensifie : une multitude de petites embarcations la harcèle jusqu’à ce que le commandant ordonne l’appareillage. L’attaque n’a pas pour autant cessé : la navigation en eaux resserrées est perturbée par l’assaut répété d’embarcations rapides – jet-ski et zodiac – au comportement agressif vis-à-vis de la frégate. Au poste de combat, du central opérations aux ailerons, les marins ont – fictivement – fait feu pour stopper les agresseurs, lorsque les sommations réglementaires n’y suffisaient pas.

« Sauvegarde ! Sauvegarde ! Sauvegarde ! Menace missile sur tribord ! Menace missile sur tribord ! Le personnel se replie sur bâbord »

Quelques dizaines de nautiques plus loin, en haute-mer, la frégate est ciblée par plusieurs aéronefs de la force adverse. A six reprises en moins de 3 jours, les capacités de défense de l’Auvergne contre les menaces aériennes ont ainsi été mises à rude épreuve. Ces aéronefs, plastrons habités ou cibles autonomes mises en œuvre depuis le VN Rebel, avec un comportement similaire à celui qu’auraient des aéronefs ennemis, ont permis d’apporter un grand réalisme à l’entraînement. Trois cibles ont ainsi été – réellement – détruites par l’artillerie de la frégate.

Afin de rendre compte de la variété et de la concomitance des menaces, la division entraînement a ajouté à ces attaques une simulation de brouillage GPS, d’attaque CYBER et diverses autres perturbations représentatives du caractère hybride des opérations contemporaines.

Malgré la combativité de tous les marins, une bombe de plusieurs centaines de kilo a, mercredi matin, atteint la frégate, provoquant pertes humaines et destruction de capacités opérationnelles essentielles au combat (scenario de type HMS Coventry, 25 mai 1982). Un travail de simulation avait été mené au préalable avec le concours de DGA Technique navale pour évaluer les dommages causés par un tel impact, de manière à rendre crédibles l’animation. A alors débuté une rude opération visant à sauver la frégate, en reprenant le contrôle sur l’incendie et les nombreuses avaries provoquées par l’impact et en replaçant le personnel blessé ou décédé aux postes le nécessitant. Après quatre heures de lutte acharnée contre les sinistres, d’évacuation des blessés dans l’obscurité, la fumée et sous la menace de nouvelles attaques, une situation stable ayant été retrouvée, la division entraînement a décidé la clôture de la première phase de TAMOURE.

« Le client est suspecté de transporter des armes et de la drogue au profit de l’adversaire »

A la demande de son contrôleur opérationnel, l’Auvergne a alors, entre deux attaques aériennes, interrogé un navire entré dans la zone de contrôle d’embargo et suspecté de transporter des armes et de la drogue au profit de la force adverse. Devant la faible coopération de ce navire suspect – joué par le VN Rebel – une opération de visite est ordonnée. Une fois parée, l’équipe de visite est envoyée à bord pour réaliser une enquête de pavillon puis une fouille approfondie du navire à bord duquel avaient été cachée une importante quantité de drogue.

Dans la nuit, alors que l’équipe de visite était toujours à bord, un incendie – fictif – se déclare sur le Rebel, nécessitant l’envoi de pompiers de l’Auvergne pour lutter contre le sinistre.

La FREMM, toujours sous menace asymétrique et aérienne a, jeudi matin, récupéré son équipe de visite, dernière étape avant la réalisation d’un appui feu naval visant à détruire une batterie côtière figurée par une cible mise en œuvre par le site du Levant de la DGA Essais missiles. Après la mise à terre d’une partie de la brigade de protection et de militaires de l’armée de Terre chargés du ciblage (Détachement de liaison et d’observation - DLO), la FREMM s’est positionnée au sud du Levant pour détruire à l’artillerie principale cet objectif côtier.

Une fois le tir réussi et la fin de TAMOURE sonnée, le commandant a partagé avec l’ensemble de l’équipage sa satisfaction pour « la réactivité et la performance de l’équipage ainsi que l’état d’esprit manifesté par chacun pendant cet entraînement avancé », terminant par un message pour les canonniers, fortement sollicités pendant la séquence : « Bravo pour ces résultats ; on aura besoin de vos talents pour relever les défis qui nous attendent dans quelques semaines sur la Lorraine ».

Prochaine mission en effet pour l’équipage de l’Auvergne : bascule sur la FREMM-DA Lorraine dans le cadre du « roque d’équipage Lorraine / Auvergne », cette dernière remontant à Brest aux soins de l’actuel équipage breton de la Lorraine.

 L’Auvergne sous de multiples menaces en exercice TAMOURE
 L’Auvergne sous de multiples menaces en exercice TAMOURE

Source : Marine nationale