Lieutenant de vaisseau Maiwen Chef du service propulsion à bord du SNLE Le Vigilant

publié le Vendredi 21 juillet 2023

Lieutenant de vaisseau Maiwen Chef du service propulsion à bord du SNLE Le Vigilant

Lieutenant de vaisseau Maiwen Chef du service propulsion à bord du SNLE Le Vigilant

© Marine nationale

« Technologiquement, le sous-marin est ce qu’on a fait de plus dingue », glisse le lieutenant de vaisseau Maiwen lorsque nous la questionnons sur son choix de cursus. Cette jeune femme, férue de sciences et de mathématiques, est aujourd’hui à la tête d’une équipe d’une dizaine de marins à bord du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Vigilant.

Sur le papier, elle est chef de service en charge de la propulsion, des turbines et de la production d’électricité. En réalité, elle fait avancer ce monstre d’acier dans le tréfonds des océans. Un travail passionnant et à haute responsabilité : « Il suffit qu’une pompe ne fonctionne plus pour que vous perdiez la réfrigération et la moitié des moteurs électriques », précise-t-elle.

Tout commence à l’âge de 23 ans, lorsqu’elle termine ses études d’ingénierie nucléaire dans le civil. Son avenir entre les mains, elle ne veut pas rester derrière un bureau en début de carrière et fait le choix de s’engager dans la Marine. Un beau moyen, selon elle, de mettre ses compétences au service du bien commun. Commence alors un long parcours académique, ponctué par des années de cours et plusieurs embarquements. En surface d’abord, à bord de la frégate de surveillance Floréal, basée à La Réunion ; puis sur la frégate anti-sous-marine Primauguet, à Brest, où elle prend la tête du service flotteur pendant deux ans ; enfin, dans les forces sous-marines, à bord du SNLE Le Terrible, en tant qu’adjoint chef de service propulsion.

Deux voies s’ouvrent alors à elle : travailler sur le porte-avions (PA) ou à bord des sous-marins. Naturellement, elle choisit les SNLE, un joyau technologique. Elle entame alors la dernière phase du parcours, à l’École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA). Après un projet d’études, un stage dans le civil et des entraînements sur simulateurs, la voilà parée pour embarquer. « Cette formation est longue, mais nécessaire. Elle nous permet d’échanger avec des industriels, de trouver des solutions en cas de problèmes. Mais on ne va pas se mentir, il ne faut pas être fâché avec les études », sourit-elle.

Une fois à bord, l’atomicien énergie a deux métiers différents : la fonction de quart et la propulsion, qui consiste à faire avancer le bateau à la mer. La production d’eau et la production d’électricité font aussi partie de ses compétences. À la différence du PA ou encore des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), le SNLE a une spécificité bien à lui : au cours de la mission, qui peut durer de deux à trois mois, il ne remonte pas à la surface. « On a une mission : la dissuasion. Le but du jeu est de ne pas être détecté et d’être paré à tirer sur ordre du président de la République. On s’entraîne tous les jours pour garder cette capacité. Il faut donc être en mesure de gérer toutes les avaries possibles. »

Puis il y a la vie à terre, avec la famille. Et ce temps est précieux : « Le point positif est qu’il n’y a pas d’inattendu. À la différence des autres bâtiments, le SNLE fonctionne par cycle. C’est le bateau où il est possible d’avoir le plus de visibilité en termes de carrière. »

Et donc de disponibilité.

ASP (r) Jeanne Sénéchal

Lieutenant de vaisseau Maiwen Chef du service propulsion à bord du SNLE Le Vigilant

 

 

 

 

 

 

Focus

Atomicien

Saviez-vous que seuls les sous-marins et le porte-avions fonctionnent à l’énergie nucléaire ? Le savoir-faire nucléaire est essentiel dans la Marine. Certains métiers assurent la production, la distribution et la maintenance des énergies. Tandis que d’autres maîtrisent le secourisme, les risques nucléaires radiologiques bactériologiques et chimiques (NRBC), la prévention et la lutte contre les sinistres.

L’officier atomicien énergie dirige une équipe composée de deux officiers mariniers atomiciens et de plusieurs marins, spécialisés en mécanique et en électricité. Pour devenir atomicien énergie, il faut suivre un enseignement en génie atomique à l’EAMEA, en vue d’obtenir le diplôme d’ingénieur de spécialisation en génie atomique, délivré par l’Institut national des sciences et techniques nucléaires.

Lieutenant de vaisseau Maiwen Chef du service propulsion à bord du SNLE Le Vigilant

 

Source : Marine nationale