Prix Eric Tabarly du Meilleur livre de mer 2024

Publié le 01/07/2024

Auteur : La rédaction

L’association des anciens élèves de l’École navale (AEN) a attribué à Gonzague Aizier le Prix « Éric Tabarly » du meilleur livre de mer 2024 pour Après la tourmente (publié chez Ura).

Actuellement commissaire en chef de 1re classe (FORFUSCO), Gonzague Aizier explore dans ce récit d’apprentissage la vie de James Norman Hall (1887-1951), coauteur avec Charles Nordhoff de la trilogie des Révoltés de la Bounty. Il revisite le parcours atypique d’un écrivain resté modeste même après l’adaptation de son roman sur la Bounty à Hollywood en 1962 par Lewis Milestone. Né dans l’Iowa, cet étudiant en littérature, devenu travailleur social, fut aussi fantassin et pilote de chasse durant la Première Guerre mondiale, puis sillonna les mers du Sud avant de s’établir à Tahiti, où Gonzague Aizier a également vécu. Une vie hors du commun.

3 questions à... Gonzague Aizier

Quelle est la genèse de votre livre ?

Ce livre est né sur l’île de Tahiti où j’ai été affecté dans la Marine nationale pendant deux ans. J’ai découvert un peu par hasard la vie de James Norman Hall en visitant sa maison. Je dis un peu par hasard, car c’était d’abord dans le cadre d’une visite professionnelle. En la visitant, j’ai vraiment eu l’impression d’être projeté dans le passé. La maison est en bordure de route, il y a beaucoup de circulation, du bruit. Quand on franchit les portes, on est totalement ailleurs, dans les années 30. La maison a été conservée quasiment à l’identique. J’ai découvert assez rapidement qu’au-delà de la belle trajectoire qu’on peut imaginer d’un écrivain à succès, d’un écrivain adapté par Hollywood, il y avait des failles.

Qu’est-ce qui vous a le plus frappé chez James Norman Hall ?

Ce qui m’intéressait en premier lieu, c’était sa vie, sa trajectoire. Celle de fantassin, de pilote, d’aventurier, d’écrivain, de vagabond. Il a connu un succès considérable après une longue période de maturation, mais il est toujours resté extrêmement simple. Le déclencheur a été le doute, l’incertitude qui l’habitait. Un certain manque de confiance en ses capacités, alors que c’était un écrivain considérable. 

Pourquoi avoir fait un tel travail de recherche sur sa vie ?

J’ai poussé ce travail de recherche sur James Norman Hall assez loin en lisant ses œuvres, ses contemporains, en me renseignant sur le Tahiti de l’époque. Je l’ai mené pour comprendre qui il était. Notamment parce que dans son histoire, celle qu’il met en scène lui-même, il y avait des zones d’ombre. Cela ne me satisfaisait pas. Je désirais comprendre quelle était sa trajectoire chronologiquement, mais également du point de vue de son histoire personnelle.

Après la tourmente, Sur les traces de James Norman Hall, de Gonzague Aizier. Éditions Ura, 254 pages, 20 €.

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