Installation d’un deuxième propulseur d’étrave sur le PHA Tonnerre

publié le Lundi 16 mai 2022

Installation d’un deuxième propulseur d’étrave sur le PHA Tonnerre

Installation d’un deuxième propulseur d’étrave sur le PHA Tonnerre

© Marine nationale

A l’armement, les deux premiers porte-hélicoptères amphibie (Mistral et Tonnerre) n’étaient équipés que d’un seul propulseur d’étrave, ce qui limitait les capacités manœuvrières de ces bâtiments et donc, partant, leur domaine d’emploi amphibie. Ce constat a conduit à équiper l’ensemble des PHA d’un second propulseur d’étrave, de façon native sur le Dixmude, puis en 2017 pour le Mistral.

 

Le deuxième propulseur d’étrave augmente considérablement la capacité de manœuvre du bâtiment

Les deux propulseurs sont principalement utilisés en manœuvre de port et en manœuvre amphibie, notamment pour du positionnement dynamique. Le positionnement dynamique stabilise le bâtiment en position et en cap, au mètre et au degré près. On appelle cela être « à l’autoposition ». Il permet aussi de faire du suivi automatique de route.

En opération amphibie, l’autoposition permet par exemple de maintenir le bâtiment bout au vent et/ou à la houle. Cela permet de minimiser l’effet du vent sur l’enradiage des embarcations, et d’éviter que la houle n’entre trop brutalement dans le radier et ne provoque des phénomènes de « tempête de radier », très dangereux pour les embarcations.

Les propulseurs d’étrave permettent aussi au bâtiment d’augmenter son autonomie en manœuvre portuaire, et donc de s’accoster dans un port en limitant le recours à des moyens portuaires (remorqueurs et pousseurs) même par vent fort. L’ajout d’un second propulseur permet donc à la fois d’augmenter le domaine d’emploi opérationnel du PHA et de renforcer la sécurité de ses manœuvres portuaires.

Une intervention industrielle complexe

Le deuxième propulseur du Tonnerre vient s’intégrer dans l’étrave, derrière le premier. A l’occasion de son arrêt technique actuel, une découpe d’un tronçon de la coque a donc été réalisée. Il s’agit d’une intervention industrielle majeure, particulièrement complexe compte tenu des masses en jeu et de la précision requise à la fois pour les découpes et la manutention. Débutée en mars, la dépose a été assurée avec succès.

La descente du nouveau bloc propulseur d’étrave dans le bassin a ensuite pu être réalisée à la mi-mars. Le propulseur d’étrave a été définitivement intégré à la coque du « Tonnerre » le jeudi 31 mars. Le travail a duré une dizaine d’heures incluant la descente, le levage, la découpe d’ajustement et la soudure. Plusieurs découpes d’ajustement ont été nécessaires afin de rendre possible la parfaite insertion du bloc, au millimètre près, dans la coque. Toutes ces actions ont duré de 17 heures à 2 heures du matin, sous l’œil vigilant et curieux des marins de l’équipage.

Le deuxième propulseur d’étrave sera testé à l’occasion des essais à la mer qui se dérouleront au mois de juin, en sortie d’arrêt technique. La conduite nautique du navire évoluera substantiellement grâce à ce nouveau système. Effectivement, grâce au 1,5 MW de puissance supplémentaire, ce deuxième propulseur permettra de stabiliser le bâtiment avec un vent traversier de 40 nœuds alors qu’un seul propulseur d’étrave limitait jusqu’à présent cette capacité à 25 nœuds. De plus, l’hélice du deuxième propulseur d’étrave a été installée à l’inverse de la première afin d’avoir une poussée symétrique sur chaque bord, ce qui permettra de gagner en stabilité. Le Tonnerre est désormais plus robuste pour manœuvrer et opérer dans des conditions de vent et de mer soutenues.

Installation d’un deuxième propulseur d’étrave sur le PHA Tonnerre

Source : Marine nationale