Capitaine de frégate Didier : de matelot à officier supérieur
Publié le 06/11/2024
« Lorsque l’on souhaite se donner les moyens, la Marine vous ouvre toutes les opportunités. » Cette phrase est sans aucun doute le credo qui a guidé la carrière du capitaine de frégate (CF) Didier. Le parcours du CF, engagé en tant que matelot, en est une parfaite démonstration. De l’Atlantique 2, au porte-avions en faisant un détour par les États-Unis, ce jeune volontaire, amoureux de la mer, était loin de s’imaginer qu’il exercerait un tel panel de métiers, une « quinzaine en tout », aussi riches les uns que les autres, en s’engageant en 1985 comme électromécanicien d’aéronautique.

Le CF Didier voit dans son parcours deux virages décisifs : le premier lors de son départ aux États-Unis et le second au cours de son expérience sur porte-avions. Après son école de spécialité à Rochefort, le CF Didier rallie la flottille 23F et prend part à l’intégration des premiers avions Atlantique 2 au sein de la Marine. Cette dernière vient d’acquérir l’avion E-2C Hawkeye et est à la recherche de primo-formateurs accompagnés par la Navy américaine. Loin d’être un cador en anglais, Didier tente de mettre toutes les chances de son côté en prenant des cours du soir afin de s’approprier la langue de Shakespeare. Et cela porte ses fruits : sur 670 dossiers, il fait partie de la trentaine de candidats retenus. Le jeune marin quitte alors son pays natal pour s’envoler vers l’État du Texas.
Après un séjour d’un an et demi aux États-Unis, le CF Didier présente dans la foulée son concours d’officier. « Cela m’a ouvert de nombreuses portes dans le domaine du Hawkeye puisque l’avion était encore mal connu », explique-t-il. Vient alors le second tournant de sa carrière : affecté sur le porte-avions Charles de Gaulle, il se voit proposer par le commandant de rester à la technique aéronautique et devient chef de service pont d’envol-hangar (PEH1). « À ce moment-là, j’ai saisi toutes les opportunités. C’est un métier difficile mais extraordinaire. Il m’a effectivement ouvert d’autres possibilités de carrière ».
En chiffres, la carrière du CF Didier compte à 1 200 jours de mer, 420 heures de vol, et près de 10 années sur des porte-avions, avec, en outre, la supervision de plus de 10 000 catapultages et appontages. Ses jours de mer ont été effectués sur les trois derniers porte- avions de la Marine française : le Foch, le Clemenceau et le Charles de Gaulle en passant par trois porte- avions américains, l’USS Truman, l’USS Roosevelt et l’USS Stennis. Le CF Didier se remémore ses nombreux métiers : technicien aéronautique, logisticien, officier de programme en état-major et instructeur… « Avant de revenir à l’état-major d’Alavia, j’ai même été second de la base navale à Nouméa pendant le référendum (de 2021 sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, NDLR) ». « J’ai aussi eu l’opportunité de travailler avec le GIGN pour faire des contournements de nuit avec les moyens nautiques de la base navale ». Aujourd’hui, il a largué les amarres et posé la casquette pour démarrer sa retraite, toujours près de la mer.

Chef de service pont d’envol-hangar (PEH)
Le chef de service PEH est un officier qui peut à la fois évoluer sur un porte-hélicoptères amphibie (officier subalterne) ou sur un porte-avions (officier supérieur). Il est intégré au groupement aviation et a autorité sur l’ensemble des équipes qui évoluent sur le pont d’envol, comme les chiens jaunes, les équipiers de pont d’envol, les techniciens de flottilles ou encore les pompiers.
Depuis le poste de commandement du pont d’envol, il gère l’intégralité de l’activité aérienne en cours et à venir en s’assurant de planifier et de prioriser les actions des directeurs de pont d’envol, afin de garantir au commandant du bâtiment l’exécution conforme du programme des vols. En outre, sur un PHA, il est officier de quart aviation pour autoriser le décollage et l’appontage d’un ou plusieurs hélicoptères, et sur le porte-avions, officier de lancement autorisant physiquement sur le pont le catapultage des avions.