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Déployés à partir des porte-hélicoptères amphibies (PHA), comme ici sur le Tonnerre, les engins de débarquement amphibies rapides (EDA-R) sont utilisés dans des missions de projection de forces. Celles-ci sont : les opérations amphibies, le soutien aux forces avancées ou forces spéciales, le transport opérationnel, la projection par voie maritime intra-théâtre outre-mer, et le transbordement maritime. Combinant les qualités nautiques d’un catamaran en mode croisière (vitesse, tenue à la mer) et celles d’un chaland de débarquement (faible tirant d’eau) en mode chaland, les EDA-R peuvent naviguer en toute autonomie jusqu’à 200 nautiques des côtes. à leur bord sont transportés des troupes, véhicules et matériels de l’armée de Terre. En cas de besoin, le débarquement peut être appuyé par des moyens aériens.
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Interarmées, les opérations menées par la flottille amphibie sont aussi interalliées, à l’instar de la dernière mission Jeanne d’Arc, au cours de laquelle la flophib s’est entraînée avec des militaires brésiliens, chiliens et américains dans le cadre de l’exercice Marambaia. Sur la photo 2, un véhicule amphibie du Brésil est sur le point d’entrer dans le radier du PHA Tonnerre, lors de l’exercice franco-américain Chesapeake 24.
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Avant de déployer les EDA-R et de lancer tout débarquement de troupes, de véhicules ou de matériel, des fusiliers marins sont déployés pour assurer la sécurité de la plage. Plusieurs etraco – (embarcations de transport rapide pour commando) quittent le PHA Dixmude avec à leur bord des plongeurs et des fusiliers marins.
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En toute discrétion, l’équipe de reconnaissance de plage arrive près du rivage pour contrôler la zone avant le lancement des opérations. On les appelle les pre-landing forces.
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C’est au tour des plongeurs de quitter l’embarcation pour inspecter les lieux. Quel est le gradient ? Quelles sont les conditions météorologiques ? Le travail des plongeurs est capital. Leur objectif : déterminer si les engins de débarquement seront en mesure de débarquer des troupes sur cette bande de sable. En fonction du tirant d’eau de chaque embarcation, ils vont délivrer l’autorisation ou non de s’échouer sur la zone. Pour cette fois, la plage est considérée « verte » pour les prochaines heures. Cependant, les informations recueillies peuvent évoluer d’un jour à l’autre en fonction du coefficient de marée ou de la météo.
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L’embarcation amphibie reçoit un rapport de l’équipe de reconnaissance de plage avec tous les paramètres nécessaires pour débarquer. La plage est verte, les opérations de débarquement vont débuter. Les marins du Dixmude se préparent à effectuer une manœuvre de ballastage – il sera plus lourd et de l’eau s’infiltrera dans son radier. L’engin de débarquement entre et baisse sa porte sur la rampe à l’intérieur du radier pour permettre aux véhicules ou aux soldats situés dans les hangars d’embarquer. On appelle cette manœuvre du porte-à-rampe, mais cette dernière nécessite beaucoup de temps.
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Ainsi, il existe une autre façon de charger les troupes et matériels dans les EDA-S grâce au porte-à-porte. Une fois que le Dixmude a déballasté et que son radier n’est plus rempli d’eau, les bateaux, sans avoir à rentrer dans le radier peuvent faire des allers-retours plus rapidement. Les engins restent à l’extérieur et abaissent leurs portes. Les troupes et véhicules passent d’une porte à l’autre en pleine mer.
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Un porte-hélicoptères amphibie est capable d’accueillir à son bord jusqu’à deux EDA-R ou quatre EDA-S/CTM. Mais la configuration la plus courante est un EDA-R et deux EDA-S. La diversification des types d’embarcations, permet de toucher presque tous les types de plage.
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Leurs capacités d’emport diffèrent également, un EDA-R peut accueillir jusqu’à 100 tonnes de chargement. En quelques minutes, 200 fantassins avec musette et arme montent à bord.
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Plus de 110 marins sont intégrée à la flottille amphibie. Chaque année, lors de la mission Jeanne d’Arc, elle déploie un détachement d’une vingtaine de personnes à bord du porte-hélicoptères amphibie avec son chef de détachement, les embarcations et leur équipage – pilotes, manœuvriers, mécaniciens, électriciens et plongeurs – pour le mettre en œuvre. La traversée du PHA vers le rivage est un moment où l’attention des pilotes est importante. Les troupes doivent pouvoir débarquer en sécurité.
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Le plageage est un moment délicat non seulement à cause de la présence potentielle d’écueil au fond de l’eau mais aussi car c’est une manœuvre pendant laquelle les troupes et le matériel sont vulnérables en cas d’opposition adverse.