Trek Rose Trip Sénégal : la relève marine est assurée
Publié le 13/01/2025
Pour la quatrième année consécutive, la Marine participera au Trek Rose Trip Sénégal, une course d’orientation 100% féminine et solidaire. Le 11 décembre 2024, à Paris, les membres de l’équipe sortante des EAU-dacieuses ont symboliquement remis leurs sacs à dos à la promotion 2025.

Une page se tourne mais l’histoire se poursuit. Créée en 2021 par trois marins, l’équipe des EAU-dacieuses aurait pu disparaître après sa première participation au Trek 2022. Heureusement, le projet séduit et chaque année, de nouvelles femmes se présentent pour reprendre le flambeau. Avant de s’élancer à leur tour dans le désert de Lompoul, du 27 novembre au 5 décembre 2025, les trois recrues ont rencontré l’équipe sortante, l’occasion de partager leur expérience. Récit.

Un challenge sportif
70 trios se fraient un chemin à travers les vastes étendues de sable fin, où les dunes mesurent jusqu’à 50 mètres. Équipées d’une boussole, d’une carte et d’un compteur de pas, les équipes partent pour trois jours d’épreuves sur des boucles quotidiennes de 15 à 17 kilomètres.
« Le jour J, on est arrivé dans le désert avec nos boussoles pour prendre notre premier cap. Deux pointaient dans une direction et la troisième à l’opposée », raconte le maître principale (MP) Émeline à propos du trek réalisé en avril dernier. « Élodie qui pointait la direction inverse à la nôtre avait été entraînée par son papa, un ancien commando, donc c’était la spécialiste. On a perdu une heure à réfléchir à ce qu’il fallait faire puis on a fini par identifier que la boussole d’Élodie avait un souci et on a pu repartir. » Ce jour-là, les EAU-dacieuses arriveront premières.
Si le trek adopte des allures de course d’orientation, ce n’est pas contre le temps que les participantes se battent mais plutôt contre le nombre de pas. L’objectif est d’atteindre les balises en suivant le trajet le plus direct. Toutefois, la flore ne permet pas toujours d’emprunter l’itinéraire le plus court. « Régulièrement le cap à suivre était pile devant un acacia. Donc je rampais sous l’arbre, mais il y avait des branches avec des épines par terre, je me suis abîmée les jambes plus d’une fois », se souvient le MP Émeline qui portait le compteur de pas sur son sac à dos. Elle poursuit : « Une autre fois, j’ai voulu passer par les cactus, mauvaise idée, je n’avais pas de plaques de fer dans mes chaussures, donc ça a traversé ma semelle. » Les sportives avalent les kilomètres pendant la journée et dorment le soir dans un bivouac sous les tentes. La dernière balise a une saveur particulière, sur la ligne d’arrivée, les organisateurs accueillent les trekkeuses. Les EAU-dacieuses se tombent dans les bras, les sentiments se bousculent. « À la fin de la dernière épreuve on pense à tout ce qu’on a fait, tout ce qu’on a traversé et on pense à ceux qui ne sont plus là qui pourraient être fiers de nous », souffle le MP Émeline.
La maîtrise de la boussole et l’économie méticuleuse de chaque pas s’avèrent être payantes puisque les EAU-dacieuses effleurent le podium, à la quatrième place. Un beau classement, d’autant que les participantes ne s’étaient entraînées qu’une seule fois en équipe. Si le second-maître (SM) Élodie et le capitaine de frégate (CF) Caroline pratiquent plusieurs sports (marathon, voile, danse), ce n’était pas le cas de la MP Émeline qui peinait à courir quelques kilomètres. « C’est une aventure humaine qui m’a vraiment transformée, confie-t-elle. Moi qui courais seulement cinq minutes, aujourd’hui, je fais des courses de 10 km. Minimum trois fois par semaine. »
La solidarité au cœur du trek
L’idée du Trek Rose Trip Sénégal est de transcender le défi sportif par une dimension caritative. Ainsi, les équipes sont invitées à lever des fonds pour des associations dans lesquelles elles puiseront leur motivation pendant l’épreuve. « Le quatrième jour, toutes les participantes marchent ensemble au profit de Ruban Rose. C’est très émouvant, là il n’y a plus d’équipes, on est toutes ensemble. Le lendemain on va visiter l’école pour laquelle Cap Éco Solidaire lève des fonds. L’association a permis de financer l’extension de l’école et d’augmenter le nombre de classes. Maintenant ils assurent le collège et l’objectif est de pouvoir aussi monter des classes pour le lycée. », explique le MP Émeline. De nombreuses femmes réalisent le trek pour Ruban Rose, certaines sont en rémission, d’autres participent pour une de leurs amies malades. « Il y a des équipes qui étaient formées au départ de trois femmes et puis au dernier moment, il y en a une qui a eu une récidive du cancer », se souvient, encore émue, le maître principale Lors de la dernière édition, les EAU-dacieuses ont reversé plusieurs milliers d’euros de dons pour l’accès à l’éducation au Sénégal (Cap Éco Solidaire), la recherche sur le cancer du sein (Ruban Rose) et l’aide aux marins blessés, aux orphelins et aux familles endeuillées ou en difficulté de la Marine (Entraide Marine-Adosm et l’Entraide Fusco). Une prouesse d’un autre genre qui force l’admiration.
Le prochain trek aura lieu dans 11 mois, et déjà, la nouvelle équipe composée de l’enseigne de vaisseau Marie-Madeleine et des maîtres Aurore et Malika, s’entraîne et cherche des sponsors.

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