Le 16 novembre 2022, la frégate multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée (FREMM-DA) Lorraine a été réceptionnée par la Direction générale de l’armement et prise en charge par la Marine nationale.

Elle a quitté les rives du Scorff à Lorient le 3 novembre pour rallier son nouveau port base de Toulon huit jours plus tard. Le temps d’effectuer deux jours d’essais à la mer, en Méditerranée, pour vérifier le bon fonctionnement de sa tourelle de 76 mm et préparer la qualification prochaine de sa chaîne artillerie avec la conduite de tir STIR très prometteuse, la frégate était fin prête à passer de la main de l’industriel à celle de la Force d’action navale.

Destiné à bâtir l’épine dorsale de la flotte de surface, le programme FREMM est le fruit d’une coopération bilatérale entre l’Italie et la France dans le cadre de l’Organisation pour les coopérations conjointes en matière d’armement (OCCAr). Dès lors, la DGA, représentée par l’ingénieur général de l’armement Emmanuelle Thivillier, a donné mandat au délégué de cette organisation, M. François Moysan, pour signer la transmission contractuelle du bâtiment de Naval Group à l’Etat. Le Chef d’état-major de la Marine (CEMM) était représenté par le vice-amiral d’escadre Xavier Baudouard, amiral commandant la Force d’action navale.

L’équipage de la Lorraine, créé ex nihilo il y seulement quinze mois, peut tourner avec fierté la première page de son histoire et entamer la suivante par la réalisation d’un roque avec l’Auvergne, c’est-à-dire une bascule d’équipage entre les deux unités. Ainsi 80% des marins remonteront prochainement à Brest à bord de l’Auvergne pour y apporter une réserve de force supplémentaire, tandis que 20% resteront sur la FREMM DA pour poursuivre la vérification des caractéristiques militaires (VCM), autrement dit mener une évaluation des performances des installations, au travers d’exercices complexes et d’un déploiement de longue durée. L’admission au service actif (ASA) de la Lorraine pourra être prononcée à l’issue de cette nouvelle étape.

Focus sur les capacités de la Lorraine

A l’instar de l’Alsace, 1ère FREMM-DA, la Lorraine fonde sa capacité « défense aérienne » notamment sur sa mâture « taille de guêpe », son radar multifonctions Herakles à la portée accrue, l’outil d’aide à la décision FTEWA, une double dotation en missiles surface-air et un plan d’armement renforcé de 9 marins au sein des services ARMES et LAS, pour un effectif total hors détachement Caïman de 118 marins.

Ultime unité du programme FREMM, elle bénéficie tant des dernières évolutions technologiques que du retour d’expérience accumulé depuis la livraison de la tête de série, l’Aquitaine, il y a dix ans.

En somme, alors que le programme FREMM a débuté en 2005, la Lorraine est bien un bâtiment d’aujourd’hui qui préfigure ceux de demain : les futures FDI, qui parachèveront d’ici à 2030 le renouvellement de la « composante frégate » de notre Marine, qui disposera alors de 15 frégates modernes de premier rang.